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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/168

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et il penchait, comme son temps, vers un positivisme qui, du reste, pouvait avoir sa beauté. On approchait du milieu du siècle, et l’exaltation romantique avait fait son temps.

Les Poésies lyriques sont ornées d’un portrait de Weustenraad gravé par Biot. La face anguleuse et maigre, le front vaste et un peu fuyant, les amples arcades sourcilières, le long nez pointu, les lèvres sinueuses et serrées, le menton au dessin ferme composent une physionomie curieuse et complexe, qui semble exprimer à la fois la réflexion, l’entêtement et une grande amertume. Malheureusement ce portrait, Quetelet nous en avertit, n’est pas des plus fidèle. Il existe aussi de Weustenraad un buste[1], qui prête au poète une physionomie moins amère. On le dit ressemblant ; mais il a moins de caractère que la gravure.

Tout désenchanté qu’il était, l’écrivain restait capable d’enthousiasme littéraire. Il le montra lorsque Edouard Wacken, poète de talent, prétendit à son tour secouer la proverbiale indifférence de ses compatriotes en matière littéraire et, dans ce but, fonda la

  1. Ce buste, œuvre de G. Geefs, orna la tombe du poète, dans le cimetière de Jambes. Il en existe diverses reproductions. De plus M. G. Borgnet possède un portrait-charge de Weustenraad, par Balat, qui est amusant et passe pour réussi. Enfin le Cercle artistique et littéraire de Liège fit frapper une médaille en l’honneur du poète. Cette médaille, que je n’ai pu découvrir, est l’œuvre du sculpteur Jéhotte.