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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/40

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religion d’amour. Il prêchait non la haine et la guerre des classes, mais la fraternité et l’entente de tous pour le bien de chacun. Or les anathèmes et les malédictions étaient beaucoup plus fréquents, dans les Chants de réveil, que les appels à la fraternité. C’est ce que Paul Rochette fît doucement observer au poète. « Nous sommes convaincus, dit Paul Rochette, que dans vos nouvelles poésies vous serez plus calme. Je dis vos nouvelles poésies ; car, si Donald a entonné son Chant de réveil, ce n’est pas pour se rendormir ; s’il a flétri le riche et fait entendre l’anathème, il doit porter l’espérance là où il a porté le trouble… Nous vous attendons donc sur ce nouveau terrain et nous sommes sûrs à l’avance que là votre voix sera grande, retentissante, et que les privilégiés de la naissance cesseront eux-mêmes d’avoir peur… »

La seconde édition des Chants de réveil parut non plus à Tongres, chez un modeste imprimeur, mais bien à Bruxelles, chez l’éditeur Hauman, dans les premiers mois de 1832. Aux trois chants qui composaient primitivement le recueil, Weustenraad avait ajouté trois chants nouveaux, qui étaient, comme les précédents, une interprétation poétique des doctrines saint-simoniennes. Ils ne constituaient pourtant pas une redite. Le chant VI, où le poète maudissait la guerre, rappelait le chant II ; mais une note nouvelle s’y faisait entendre, la note patriotique. Au mois d’août 1831, le sous-lieutenant Antoine Weusten-