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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/57

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patriotique. Si le poète ne les a pas recueillies dans les Poésies lyriques, c’est qu’il les jugeait sans doute trop faibles.

La première date du temps où Weustenraad était substitut à Tongres. On se souvient que son jeune frère, le sous-lieutenant Antoine Weustenraad, mourut dans un engagement sur la frontière zélandaise pendant la désastreuse campagne d’août 1831. Il fut enterré au lieu même où il avait succombé, et le poète écrivit huit vers qui devaient être gravés sur sa tombe, à Watervliet, et qui, j’ignore pour quelle raison, ne le furent pas. Voici ces vers, restés inédits jusqu’à ce jour.


À mon frère antoine.

Frère, ta mort fut belle et je te porte envie ;
Aux malheurs du mois d’août tu n’as pas survécu.
Tu n’as pas vu tomber l’honneur de la patrie
Sous le canon d’un roi que tu croyais vaincu.
Tu mourus emportant une douce espérance
Et rêvant pour ton front la palme des vainqueurs !…
Grand Dieu ! Quand donc luira le jour de la vengeance
Appelé par les vœux de tant de nobles cœurs ?

Le 24 juillet 1833, Louise-Marie, reine des Belges, mettait au monde un fils, qui mourut l’année suivante. La naissance de cet enfant paraissait être pour notre dynastie et nos institutions une garantie de durée, et fut saluée avec enthousiasme par la majorité des Belges. Seuls, les orangistes ne désarmèrent