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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/109

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DE CHIMIE AGRICOLE.

Dans une argile, encore plus pauvre, la proportion s’est élevée en deux ans de 0gr06 à 0gr13.

Dans des terres végétales normales, le gain d’azote réalisé pendant dix à douze semaines de l’été, s’est trouvé approximativement :

Pour une terre ayant 0gr97 d’azote, de 8 %.
1gr65 7,5 »
1gr74 3,9 »

Ces derniers nombres se rapportent à des sols assez argileux, bien pourvus de l’ensemble des matières nutritives nécessaires. On conçoit que la nature de la terre exerce une influence énorme sur le phénomène, dont la facilité paraît être en quelque manière corrélative du pouvoir absorbant. Les sols pauvres en argile et humus, les sols sablonneux ou calcaires sont sans doute peu aptes à fixer l’azote atmosphérique.

L’introduction naturelle d’azote n’implique pas nécessairement l’enrichissement azoté de la terre nue. Les causes multiples de déperdition azotée, dont la plus importante est la nitrification suivie de l’entraînement des nitrates par les eaux pluviales, tendent simultanément à abaisser la proportion d’azote, et le sol ne deviendra plus riche que si l’action favorable est prédominante. Pendant un été sec, la formation des nitrates sera peu marquée, la fixation d’azote sera très manifeste. Au contraire, une succession de pluies abondantes, alternant avec des journées chaudes et sèches, réaliserait le mieux possible la production et l’élimination des produits nitriques, et, en définitive, le taux de l’azote se trouverait abaissé.

Fixation de l’azote sur les terres cultivées. — Comme on vient de le voir, les expériences de M. Berthelot sur la terre nue ont établi l’existence d’une cause spéciale de fixation d’azote, et, pour des sols argileux