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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/114

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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

Pendant une période comprise entre onze et vingt-deux semaines, le gain total d’azote, calculé à l’hectare pour une épaisseur de terre de 18 centimètres, a été :

Vesce. Jarosse. Luzerne
Terre à 0gr17 d’azote 316 kilog. 195 kilog. 517 kilog.
à 1gr65 328 227 589
à 1gr74 295 326 538

On voit que la grandeur absolue de ces gains s’est trouvée à peu près indépendante de la richesse azotée du sol. D’ailleurs, c’est la luzerne qui a donné lieu aux fixations les plus élevées, dépassant 500 kilogrammes à l’hectare dans tous les cas. Une fraction importante de cet azote est utilisée par la nutrition du végétal, où il se distribue diversement entre la partie aérienne et les racines. Ainsi, sur 100 parties d’azote fixé pendant une culture de luzerne, la terre en a pris environ 25, c’est-à-dire le quart ; les plantes ont profité des trois quarts, savoir : 30 centièmes pour la partie aérienne et 45 centièmes pour les racines. La proportion de matière azotée emmagasinée dans les organes souterrains de la luzerne surpasse donc notablement celle qui se trouve dans les organes visibles. L’écart en faveur des racines est encore plus considérable pour la jarosse : mais il paraît peu accusé pour la vesce.

Cette accumulation spéciale d’azote dans les racines est en relation avec le développement considérable que prennent celles-ci, et elle est corrélative d’un emmagasinement beaucoup plus marqué de matière minérale. Sur 100 parties de cendres fournies par des plants entiers de luzerne, 97 provenaient de la racine, 3 seulement des parties aériennes.

Ces divers résultats permettent très bien d’expliquer la réelle amélioration du sol, qui résulte des cultures de légumineuses fourragères. Le défrichement de la