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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/117

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CHAPITRE VII

ALIMENTATION MINÉRALE DES VÉGÉTAUX


Nécessité d’une alimentation minérale. — Le carbone, l’eau, l’azote ne suffisent pas à la nutrition végétale ; certaines matières minérales sont indispensables au même degré.

Cette nécessité est absolue, même pour les végétaux monocellulaires, et paraît inséparable de la vie de toute cellule, végétale ou animale.

Ainsi, M. Raulin a étudié avec beaucoup de soin le développement d’une moisissure qui apparaît fréquemment sur les fruits un peu acides, tels que les oranges ou les citrons, et se distingue par la coloration noire de ses fructifications ; on l’appelle aspergillus niger. Cette moisissure exige qu’on lui fournisse de l’eau, de l’azote, de la matière carbonée ; mais cela ne lui suffit pas, elle ne pourrait vivre, par exemple, dans l’eau sucrée additionnée de nitrate d’ammoniaque. Il faut lui donner, en même temps, une alimentation minérale devant contenir autant que possible de l’acide phosphorique, de la potasse, de la magnésie ou de la chaux, de l’acide sulfurique, de l’oxyde de fer, et la suppression d’une seule de ces substances est très défavorable au développement régulier. L’absence d’acide phosphorique, par exemple, rend ce développement 180 fois plus lent.

Il en est de même pour les végétaux proprement dits. À côté de la nutrition en carbone, azote, eau, qu’on peut appeler nutrition organique, ils réclament aussi une nutrition minérale. Cette dernière provient