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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/123

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DE CHIMIE AGRICOLE.

majeure partie du soufre se change en produits gazeux qui se dissipent dans l’atmosphère.

Silice. — La silice se trouve en proportions énormes dans certaines plantes, notamment dans les feuilles et les tiges des graminées, dans les fougères, etc. Ainsi les cendres contiennent jusqu’à 75 centièmes de silice pour la paille de blé, jusqu’à 78 centièmes pour la paille de roseaux.

On a jadis attaché beaucoup d’importance à cette forte teneur siliceuse. On attribuait la rigidité des tiges de céréales à la présence de la silice dans leurs tissus ; s’il en est ainsi, l’insuffisance de silice dans l’alimentation végétale doit entraîner un affaiblissement de la rigidité des tiges : le blé versera.

Cette hypothèse ingénieuse, qui attribue à la silice un rôle mécanique essentiel, n’est pas justifiée. Is. Pierre a reconnu que cette matière est surtout localisée dans les feuilles et non dans les tiges. D’ailleurs, Sachs a élevé des pieds de maïs sur un sol artificiel absolument dénué de silice ; leur croissance a été normale, leur stabilité suffisante, bien que leurs cendres n’aient pas fourni traces de silice.

La verse est en réalité dûe, non pas au manque de silice, mais à un excès de nutrition azotée qui détermine un développement exagéré et anormal de la végétation. Le moyen de l’éviter consiste à régulariser les conditions de la croissance des plantes par l’addition d’une nutrition minérale bien proportionnée à l’alimentation azotée.

La silice ne semble donc pas indispensable ; cependant elle ne parait pas être inutile. Les feuilles des graminées et des cypéracées fourragères ont, dans les conditions normales, leurs cellules partiellement recouvertes de silice, ce qui leur donne une dureté fort grande. Or, d’après un travail récent de Stahl, cela suffit pour les protéger contre les limaces et les escar-