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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/147

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DE CHIMIE AGRICOLE.

Le défoncement profond du sol fournit une solution beaucoup plus pratique, mais il faut qu’il soit pratiqué avec discernement ; parfois, le mélange à la terre arable des matières très différentes qui viennent du sous-sol, peut rendre moins bonnes les qualités physiques du champ défoncé.

La fertilité n’est pas une notion absolue. — La fertilité ne peut donc être définie exactement au moyen d’une caractéristique unique ; elle ne pourrait l’être que par un ensemble de caractères. La fertilité relative d’une terre dépendra évidemment de ses qualités physiques et de sa nature chimique ; mais elle dépendra aussi des conditions climatériques et de la nature des cultures qu’on y poursuit, le choix de ces dernières étant réglé dans une certaine mesure par la constitution physique du sol qui doit les nourrir. Le froment ne pourra en général être cultivé avec avantages que dans une terre présentant une ténacité suffisante, due le plus souvent à une proportion notable d’argile. Dans les sols plus sablonneux, l’orge et surtout le seigle se développent mieux. L’abondance du gravier et des cailloux dans la terre végétale est habituellement défavorable à la végétation des racines, et quand cette abondance est très marquée, la plupart des cultures donnent des rendements déplorables ; au contraire, la vigne s’adapte fort bien à ce genre de sols, infertiles d’une manière générale, fréquemment très fertiles pour elle.