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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/163

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DE CHIMIE AGRICOLE.

Certaines accusent des exigences considérables en potasse : ce sont les pommes de terre, les betteraves, les cultures fourragères proprement dites, la vigne.

La chaux est fixée plus spécialement par les cultures arbustives, y compris la vigne, par les légumineuses en général, par le chanvre et le sarrasin.

Quant à l’azote, il est toujours assez abondant ; mais il l’est principalement dans les plantes qui paraissent favoriser sa fixation directe par les microbes spéciaux de la terre végétale, c’est-à-dire les légumineuses.

Ces indications spéciales sont très importantes, et il ne faudra jamais les perdre de vue dans la pratique particulière des diverses cultures.

D’après ce qui précède, les cultures exigent des quantités fort variables de principes nutritifs : certaines demandent peu, par exemple la culture forestière. Une forêt de pins de cent ans ne demande au sol chaque année que :

29 kilogrammes d’azote,
4,8 d’acide phosphorique,
7,5 de potasse,
29 de chaux,

et encore le plus souvent une part importante de ces matières, accumulées dans les aiguilles de pin et dans les menues branches, retourne au sol dont elle enrichit la surface.

Ces doses sont fort petites, si nous les comparons aux prélèvements de la luzerne, dont les diverses coupes emportent par hectare (pour une production de 10,000 kilogrammes de foin) :

200 kilogrammes d’azote,
57 d’acide phosphorique,
150 de potasse,
290 de chaux.