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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/19

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CHAPITRE PREMIER

L’AIR


Composition de l’air. — Jusqu’à la fin du siècle dernier, l’air fut considéré comme un élément simple. En 1775, la célèbre expérience de Lavoisier établit d’une manière irréfutable que l’air est formé par le mélange de deux gaz incolores comme lui-même. Ces deux gaz, physiquement semblables, sont au contraire très différents par leurs propriétés intimes. L’un est remarquable par son activité chimique, c’est l’oxygène ; l’autre se distingue par sa neutralité, par son inaptitude à la combinaison, c’est l’azote.

Voici deux vases de verre paraissant identiques : celui-ci contient de l’oxygène, celui-là de l’azote. Dans ce dernier, introduisons une bougie allumée ; nous la voyons s’éteindre aussitôt. Un fragment de phosphore qui brûlait violemment dans l’air, s’éteint aussi quand nous le mettons dans l’azote. Un petit oiseau, placé dans le même gaz, s’affaisse presque instantanément, et périrait asphyxié si nous l’y maintenions quelques minutes. L’azote est donc incapable d’entretenir les combustions, incapable aussi d’entretenir la respiration des animaux.

Dans l’autre vase, qui renferme de l’oxygène, introduisons la bougie enflammée ; non seulement elle ne s’éteint pas, mais elle brûle avec un éclat extraordinaire et se consume beaucoup plus vite que dans l’air. Une allumette de bois ne présentant plus que quelques points incandescents, se rallume vivement et continue