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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

Si après une végétation herbacée vigoureuse, les céréales donnent des épis maigres et mal garnis, on peut conclure au défaut d’acide phosphorique.

La réussite du trèfle ou du sainfoin sans fumures indique l’abondance de la potasse et de la chaux ; celle de la pomme de terre prouve une richesse relative en acide phosphorique et potasse.

La végétation spontanée fournit aussi de précieuses indications (voir page 60) ; le coquelicot, le chardon, etc., dénotent la présence du calcaire dont au contraire les prêles, l’oseille, marquent l’absence ; les légumineuses indiquent du calcaire, ainsi qu’une notable proportion de potasse.

2° Analyse du sol. — L’analyse chimique du sol fournit des règles beaucoup plus précises.

Azote. — Si le calcaire manque tout à fait, la richesse azotée est à peu près indifférente, puisqu’elle demeure inutilisée faute de nitrification ; il faut alors nécessairement, ou ajouter de l’azote assimilable, principalement sous forme de nitrate, ou fournir du calcaire en quantité suffisante, pour qu’il en demeure une certaine dose à l’état libre.

Si la terre contient du calcaire, son azote est utilisable par les récoltes. Quand la proportion d’azote dépasse 2 grammes par kilogramme de terre fine, il est en général tout à fait inutile sinon nuisible, de fournir des engrais azotés.

De 1gr5 à 2 grammes, l’utilité d’addition d’azote est variable, et le plus souvent peu marquée.

De 0gr5 à 1gr5, les fumures azotées sont très avantageuses, principalement au voisinage de 1 gramme.

Au-dessous de 0gr5 d’azote, la pauvreté de la terre est habituellement trop grande pour que la fumure soit rémunératrice.

Acide phosphorique. — Un sol renfermant par