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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/215

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DE CHIMIE AGRICOLE.

assez fréquemment utilisées comme engrais et enfouies dans le sol soit à l’état vert, soit après dessiccation : les genêts, les rameaux de buis, les fougères, les bruyères, les roseaux et triangles de marais, constituent une fumure assez riche en azote et potasse, mais pauvre en acide phosphorique. Souvent aussi on les emploie comme litières, servant de base à la production du fumier de ferme.

Les tourbes peuvent rendre des services analogues, à cause de leur forte teneur azotée.

Les varechs, goëmons et algues diverses que l’on recueille en abondance sur certaines côtes, peuvent rendre de grands services à la culture des champs du littoral : ils apportent surtout de l’azote et du calcaire. En Bretagne, où leur emploi est très fréquent, on les enfouit dans le sol à raison de 40 à 60 mètres cubes par hectare : cette dose contient de 80 à 100 kilogrammes d’azote.

Les divers résidus végétaux obtenus dans les fermes ou dans l’industrie sont utilisables comme engrais. Tels sont les marcs de raisin, de pommes, d’olives. Tels sont aussi les tourteaux obtenus par le traitement des graines oléagineuses : ils sont fort riches en azote, assez riches en acide phosphorique ; mais ils contiennent en outre des proportions notables de matières grasses, inutiles, sinon nuisibles à l’amélioration du sol[1], mais ayant au contraire une réelle valeur pour l’alimentation des animaux. Sauf pour les tourteaux issus de graines toxiques ou irritantes, il sera donc en général préférable de les employer à la nourriture des animaux, dont on utilisera ensuite le fumier.

Les résidus animaux sont principalement riches en

  1. Le commerce livre actuellement, sous le nom de tourteaux sulfurés, des tourteaux qui ont été débarrassés des matières grasses à l’aide du sulfure de carbone.