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DE CHIMIE AGRICOLE.

ainsi sa composition homogène et identique en toutes ses parties.

Quant au danger de la variation d’ensemble, Dumas et Boussingault nous ont pleinement rassurés par un raisonnement bien facile à suivre. La masse de l’air atmosphérique est énorme : le baromètre nous apprend que sur chaque point du globe son poids est celui d’une colonne de mercure haute d’environ 76 centimètres. Imaginez donc la surface de la terre recouverte entièrement d’une couche de mercure de 76 centimètres d’épaisseur : le poids de ce mercure est égal au poids total de l’air. Si on pouvait le placer tout entier dans l’un des plateaux d’une gigantesque balance, il faudrait pour lui faire équilibre placer dans l’autre plateau 581,000 cubes massifs de cuivre, ayant chacun 1 kilomètre de côté. L’oxygène total que l’atmosphère contient pèserait environ 134,000 de ces cubes.

Supposons que chaque homme consomme chaque jour par sa respiration un kilogramme d’oxygène, ce qui est au-dessus de la réalité ; admettons qu’il y ait mille millions d’hommes ; supposons enfin que par le fait de la respiration des êtres vivants et des diverses combustions, cette consommation d’oxygène soit décuplée ; imaginons qu’il n’existe aucune cause naturelle de restitution d’oxygène (ce qui est bien loin d’être admissible), eh bien, dans cette hypothèse la plus défavorable que nous puissions faire, nous trouvons que la consommation d’oxygène pendant tout un siècle, ne dépasserait pas le poids de 38 à 40 des grands cubes de cuivre.

Ainsi l’action d’un siècle n’abaisserait que de au plus la dose d’oxygène qu’il y a dans l’air. En mille ans, elle ne diminuerait que de , c’est-à-dire d’une quantité presque inappréciable à nos moyens analytiques. Après plusieurs milliers d’années, la com-