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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/247

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NOTES.

La séparation totale de l’argile et du sable excessivement tenu, ne peut être réalisée par ce procédé. Mais comme le sable impalpable peut dans une certaine mesure remplir le rôle de l’argile, les indications ainsi obtenues sont fréquemment suffisantes. Le plus souvent on pourra se borner à la seule détermination du gros sable, et du sable fin, sans faire la distinction du calcaire. Si on veut des résultats précis, il faut s’adresser à la méthode de M. Schlœsing.


NOTE III.

MÉTHODE DE M. BRÉAL POUR LA RECHERCHE PRATIQUE DES NITRATES DANS LES EAUX.


Le réactif employé est le sulfophénol, qu’on peut aisément préparer soi-même en ajoutant à 4 parties d’acide sulfurique concentré pur 1 partie de phénol cristallisé et 2 parties d’eau pure. On place ce liquide dans un flacon à toucher, c’est-à-dire dans un flacon dont le bouchon à l’émeri se prolonge à l’intérieur du flacon en une longue pointe.

On place dans l’eau à examiner une bande de papier à filtre blanc bien pur, de manière à ce que 1 centimètre de la bande émerge du liquide. Les nitrates contenus dans l’eau ne tardent pas à s’accumuler sur ce bout de papier où l’évaporation s’effectue rapidement. Après quinze heures, on coupe avec des ciseaux le sommet de la bande sur une longueur de 1 millimètre, on place ce fragment sur une assiette et, quand il est sec, on dépose dessus, avec la pointe du bouchon, une goutte de sulfophénol. Si l’eau contient des nitrates, il se manifeste immédiatement ou après quelques minutes une coloration rouge sang. Comme contrôle, on peut sur la place teinte en rouge ajouter une goutte d’ammoniaque qui produit une teinte bleue ou verte.

La méthode est très sensible, et accuse déjà l’acide nitrique dans une eau qui en a ¼ de milligramme par litre. Elle permet de reconnaître facilement que l’eau de drainage des champs labourés contient des nitrates, qu’il y en a moins dans celle des prairies, qu’il n’y en a pas dans celle des forêts.