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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/33

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DE CHIMIE AGRICOLE.

décharge continue ou effluve. Elle se produit toutes les fois qu’on met en présence deux conducteurs ayant des tensions électriques très différentes, la distance qui les sépare étant assez grande pour que l’étincelle proprement dite ne puisse avoir lieu ; on réalise commodément cette condition en interposant entre les conducteurs une lame isolante. Si un courant d’oxygène circule dans cet intervalle illuminé par une lueur plus ou moins vive, il sera en grande partie transformé en ozone, reconnaissable à son odeur et à ses propriétés actives. Il oxyde l’argent, décolore l’indigo, oxyde aussi l’ammoniaque, en donnant des fumées blanches solides de nitrate d’ammoniaque.

La transformation totale de l’oxygène en ozone n’est pas possible, parce que l’ozone est un édifice instable, qui tend de lui-même à se détruire : il y a lutte entre sa formation artificielle et sa destruction spontanée. Pour en obtenir beaucoup, il faut faire en sorte que celle-ci soit aussi faible que possible ; on y arrive en abaissant la température. En opérant à –23°, MM. Hautefeuille et Chappuis ont pu atteindre la transformation de de l’oxygène, et ils ont alors reconnu que l’ozone possède une belle couleur bleue.

Trouve-t-on dans l’atmosphère des conditions favorables à une production abondante d’ozone ?

Pendant les orages, les éclairs qui éclatent entre les nuages, doivent, en même temps que de l’acide nitrique, donner un peu d’ozone. Mais en dehors de ces circonstances exceptionnelles, l’air est toujours électrisé, et il est certain que des phénomènes d’effluves, plus ou moins puissants, ont lieu entre les nuages dans les régions supérieures de l’air, là précisément où, la température étant très basse, l’ozone une fois fait, se conservera facilement. Il est donc probable que la proportion d’ozone doit s’y maintenir assez grande.

Nous en trouvons aussi dans l’air qui nous entoure,