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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/76

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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

contient aussi du calcaire (carbonate de chaux), ou, à son défaut, du carbonate de magnésie.

Quand on ajoute à la terre un sel de potasse ou d’ammoniaque, ce sel est le plus souvent un chlorure, un nitrate ou un sulfate, par exemple du chlorure. S’il y a du calcaire, il se produit entre le chlorure alcalin et le carbonate de chaux une réaction chimique qui forme du chlorure de calcium que l’eau entraînera, et du carbonate alcalin (de potasse ou d’ammoniaque) qui demeure retenu fortement par l’argile ou par la matière humique.

S’il n’y a pas de calcaire, le chlorure ne se fixera pas et les eaux pluviales l’emporteront tout entier. Dans un sol dépourvu de calcaire il faudrait, pour assurer la fixation, donner la potasse ou l’ammoniaque sous forme de carbonates.

Limites du pouvoir absorbant. — Le pouvoir absorbant de la terre est très énergique, mais il ne tarde pas à s’épuiser quand les particules terreuses ont absorbé une certaine dose de matières fertilisantes. À ce moment, l’addition d’une quantité nouvelle de ces principes est inutile, puisqu’ils ne pourraient plus être fixés.

La proportion des principes absorbés ne dépasse pas à 3 millièmes du poids de la terre ; mais cette dose, en apparence minime, est fort grande si on la compare aux exigences des récoltes. La couche de sol actif d’un hectare pèse de 3 à 5 millions de kilogrammes. Le poids de potasse qui peut être fixé par la terre ne serait-il que le millième du poids total, nous pourrions emmagasiner à 5,000 kilogrammes ; or, les plantes les plus exigeantes ne consomment guère plus de 100 kilogrammes de potasse par hectare. La réserve suffirait donc largement pour les cultures pendant plus de trente années.

Conséquences pratiques. — Nous pouvons déduire