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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/91

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DE CHIMIE AGRICOLE.

grâce au pouvoir absorbant que possèdent l’humus et l’argile.

On admet généralement que les sels ammoniacaux sont directement absorbables par les racines et peuvent ainsi concourir à la nutrition azotée des récoltes.

Quelques agronomes pensent au contraire que cette utilisation ne peut d’ordinaire avoir lieu qu’après la transformation des sels ammoniacaux en nitrates[1]. Quoi qu’il en soit, cette dernière ayant lieu promptement, la question n’a, la plupart du temps, qu’un faible intérêt pratique.

Azote nitrique. — On sait depuis longtemps que le sol contient fréquemment des nitrates. Dans certaines contrées, la terre est imbibée de solutions assez concentrées de nitrate de potasse, et quand la sécheresse survient, déterminant une évaporation active, le nitre, appelé par capillarité, apparaît sur la surface des champs en efflorescences blanches cristallines. Dans l’Inde, on recueille ainsi des masses énormes de salpêtre, et, pendant plusieurs siècles, le salpêtre employé pour la fabrication de la poudre, vint surtout de la vallée du Gange, où on se bornait à le ramasser sur le sol. En Espagne, en Amérique, il existe des nitrières assez nombreuses où le nitre se forme en abondance. Dans les caves, dans les grottes, sur les parois des murailles que pénètre l’humidité, nous voyons grimper des efflorescences nitreuses. L’eau des puits contient souvent des nitrates, et Boussingault en a signalé jusqu’à 2 grammes par litre dans certains puits de Paris.

  1. M. Müntz a publié l’année dernière des expériences directes qui semblent établir avec certitude l’aptitude de l’ammoniaque à la nutrition directe des végétaux. Les essais, tous concordants, ont porté sur des plantes très diverses, orge, maïs, fèves, chanvre.