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Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/123

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de voyage.

cette tendance à la rêverie, dans cette tristesse mélancolique qu’on remarque dans plusieurs de ses notes et qui décèlent en lui une prédisposition à la nostalgie durant de trop longues traversées. Il s’abandonne alors au charme de la solitude ; il se concentre en lui-même pour laisser errer ses pensées au gré de son imagination et aux souvenirs du passé. Sans ces circonstances fâcheuses, comment notre jeune voyageur, naturaliste si ardent, si désireux de tout savoir et d’un esprit si lucide, ne se serait pas senti impressionné dans cette belle île de Sumatra qui possède de grands établissements de commerce comme Padang et Palenbang, des montagnes comme l’Ophir de 4,500 pieds d’altitude, où l’on trouve de riches mines de fer, d’étain et d’or surtout, dont on retire 34,000 onces par an ; terre privilégiée qui réunit les produits de l’Inde, de l’Indo-Chine et de l’Océanie ? —

Mais poursuivons l’examen du journal :

24 août 1852.
À Padang.

« C’est aujourd’hui pour moi un jour de fête ; je voudrais le marquer avec de l’encre d’or. Il y a longtemps que je n’ai éprouvé une sensation aussi vive. J’ai reçu une lettre de mon père qui est maintenant plein de santé !