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Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/140

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sont évidemment les vainqueurs et de l’autre les vaincus qu’on a voulu séparer. — « Entre eux et les purs Aryas, il n’y a pas seulement une distinction de caste, dit M. Vivien de Saint-Martin ; il y a une démarcation physique. Bien plus, c’est de cette différence physique que fut tirée originairement la désignation même des castes… car le mot sanskrit de Varna, qui se rapporte à ce que nous désignons par le mot Caste, signifie proprement couleur. La caste servile était pour les anciens Aryas ce que sont dans nos colonies les hommes de couleur, avec le même sentiment de mépris et d’antipathie… Aujourd’hui encore, dans les provinces du Gange, l’absolue séparation des castes et la distinction entre gens de la dernière et ceux de la caste brahmânique est aussi marquée qu’elle a pu l’être aux jours où furent établies les lois de Manou. Entre la physionomie européenne du Brahmâne, dont le teint est presque blanc, ou légèrement jaunâtre, et la peau fortement bronzée ou même presque noire d’un Soudra, il y a, à première vue, une différence dont il est impossible de n’être pas frappé, et cette