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Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/26

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journal

tourbillon de fleurs, de vêtements brillants, de draperies flottantes. C’est fort original. Le soleil qui vient se jouer au milieu de cette fête et ruisseler sur leur peau de bronze florentin, produit un tel effet d’ombres et de lumière qu’on pourrait, avec un peu de poésie, les trouver ravissantes, et pourtant, en réalité, elles sont laides. Toutefois on finit par se faire à cette laideur, car dans le fond, on découvre en elles de précieuses beautés. La gorge et les épaules sont d’un très-beau galbe ; elles sont en général bien faites, leurs mains sont admirables, leurs cheveux magnifiques. Pourquoi dont faut-il que leur figure soit en désaccord ? »

On vient de voir que la principale rue d’Honoloulou était King Street, une espèce de grande route ; voici de quelle manière le romancier que j’ai cité plus haut dépeignait cette cité naissante et sa rue royale à peu près à la même époque :

Les rues d’Honoloulou sont magnifiques de longueur et de largeur ; elles sont bordées comme nos boulevards d’une double rangée d’arbres toujours verts et dont l’ombre offre, en tout temps et quelque vent qui souffle, une fraicheur délicieuse. King street traverse la ville entière dans toute sa longueur ; c’est une des plus magnifiques rues que j’ai jamais vues ; elle est immense, elle va de la mer à la