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Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/52

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journal

serrer la main du docteur, et après nous avoir fait prendre des rafraîchissements dans une habitation modeste, mais confortable, il voulut nous montrer ses richesses. Je vis là la plus magnifique collection de papillons, qu’il soit possible d’imaginer ; les couleurs les plus éclatantes, jointes aux formes les plus sveltes, car tout est réuni dans ce gracieux insecte, joli et fragile comme la fleur qui le nourrit de son miel. Ceux-ci sont tous particuliers à l’Australie. M. Scott s’occupe, dans un admirable ouvrage, de les décrire, et ses deux filles, Miss Helena et Miss Harriett, l’illustrent de leur pinceau. Dire avec quelle perfection chaque détail est rendu, est impossible. Ce n’est pas seulement de l’art, c’est aussi de la science. L’insecte, sa chenille et ses diverses métamorphoses ou transformations y sont représentés, ainsi que la plante qu’il affectionne.

« Nous parcourûmes ensuite la partie cultivée du domaine de M. Scott. La fertilité du sol est extrême ; tout y vient, tout y prospère. Nous admirâmes surtout une plantation d’orangers en pleine maturité. Ces arbres, qui bordent des allées à perte de vue, couvertes de gazon, étaient magnifiques et leurs fruits délicieux. Du reste, tous les fruits d’Europe atteignent, sur ce terrain, une grosseur prodigieuse. »

« Ce qui nous étonna le plus, c’est que l’île où se trouve ce beau domaine mis en culture par un homme intelligent, manque d’eau douce et que cet indispensable aliment de la végétation, lui est apporté par les navires à vapeur qui vont de