Aller au contenu

Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
de voyage.

Mai 1852.
Emoï ou Amoy.

« Emoï, qui, d’après plusieurs voyageurs, peut s’écrire aussi Amoy et même Hemouy, sur la côte du Fo-Kien, est située dans une grande île qui occupe la partie gauche d’une baie profonde. L’îlot de Pou-lang-sa fait face à la ville où nous arrivâmes après quelques jours de traversée. — Emoï est excessivement triste, excessivement sale et puante ; Chang-hay, en comparaison, est un palais. L’aspect général de la côte nous avait frappés en arrivant : ce ne sont que roches sur roches, affectant toutes sortes de formes bizarres, oiseaux fabuleux, images fantastiques, singes accroupis ; toute la côte de la Chine est, du reste, déchiquetée et tailladée de cette manière ; aussi, le grand nombre de baies, d’anses et de criques qu’on y rencontre, la rend très-propre au refuge des pirates. La nuit qui précéda notre arrivée, nous eûmes une alerte qui heureusement se dissipa avec le jour. Vers les onze heures du soir, nous nous vîmes entourés d’une quarantaine de barques ; on chargea les armes et l’on menaça ces barques d’une fusillade générale ; mais elles s’éloignèrent aussitôt. Ce n’étaient que d’innocents pêcheurs

L’Hôpital d’Emoï.

« Pendant notre séjour à Emoï, la petite vérole se déclara et fit d’épouvantables ravages dans la population chinoise. Cependant, le vaccin est connu en Chine, mais son inoculation se pratique par les narines et peut-être que par cette méthode on n’obtient pas les mêmes résultats. — Il existe dans la ville un édifice qui a été acheté par le gouvernement anglais et qu’on a trans-