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Page:Sacher-Masoch - A Kolomea - Contes juifs et petits russiens, 1879.djvu/241

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NOTRE DÉPUTÉ.

trouva Elsbeta parée des superbes diamants, et se promenant avec complaisance devant le miroir.

« D’où viennent ces bijoux ? demanda-t-il tout surpris.

M. Kamil me les a donnés. Ne sont-ils pas admirables, éblouissants ? » exclama la petite femme, rouge de joie.

Le pasteur ne répondit pas. Il s’assit et regarda tristement par terre.

« Qu’as-tu donc ? s’écria soudain Elsbeta. Ces diamants ne paraissent pas te faire plaisir. Peut-être aurais-je mieux fait de les refuser ?

— Oui, » repartit Anielowicz.

En un clin d’œil elle se débarrassa de sa parure, l’empaqueta et la renvoya à la seigneurie.

« Je te comprends, dit le petit ange, il veut nous gagner à sa cause ! Il a besoin de toi pour son élection.

— De moi ? demanda Anielowicz, étonné.

— Et de quoi donc, alors ? » s’écria l’innocente femme en se balançant joyeusement sur les genoux de son mari.

Ravi de la candeur de cette âme honnête, celui-ci l’attira contre son cœur et la couvrit de baisers.

Lorsque M. Kamil reçut les diamants, il se promit de manœuvrer plus habilement à l’avenir. Madame Téofila, de son côté, se préparait à recevoir un rude échec.

Elle profita de l’absence de son mari pour convoquer M. Anielowicz à une conférence touchant les élections.

Le jeune pasteur arriva sans méfiance. Il ne soupçonnait pas la passion qu’il inspirait à la jolie Polonaise ; le brave homme ignorait que, dès qu’il avait déposé dans un coin son parapluie rouge, il devenait beau comme un dieu de la fable.