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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/129

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MARGUERITE LAMBRUN

vie, ne peut-il transformer ton destin ? Un mot, seulement, ordonne ce qui te paraît nécessaire, je t’appartiens.

Sparte secoua tristement la tête.

— Il n’y a rien qui puisse me soulager. Si, une chose, la vengeance.

Ses grands yeux se remplirent de flammes menaçantes.

— La vengeance ? répéta Trafford. Si un tort, un affront t’a été fait, je puis te venger.

— Non, mon ami, je conduirai moi-même à bonne fin ce que j’ai entrepris. Quelques jours encore et tout sera consommé. Alors, Trafford, conserve-moi ton souvenir et verse quelques pleurs sur moi.

— Dieu ! que médites-tu ? Je tremble pour toi. Tu es catholique : je crains que les prêtres de ton Église ne se servent de toi et de ton enthousiasme, pour quelque acte de zèle mal compris.

— Ne crains rien, répondit la jeune femme avec Un douloureux sourire. L’acte que je veux accomplir est bon. Adieu et silence ! sur ton honneur ! sur ton amour !

Avec ces mots, elle s’enfuit.