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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/158

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L’AMOUR CRUEL

des évangélistes, se déclarant champion de leurs droits et de leurs libertés. Les mécontents de toute la Hongrie prirent les armes, et Racoczy vint à leur secours, à la tête d’une armée nombreuse et bien exercée.

Mais nul ne reçut les nouvelles de guerre avec plus de satisfaction que le jeune Feld-Oberst Franz de Filek, baron de Wesseleny. Il se trouvait dans la salle d’arme de son Burg, en train de jouer aux échecs avec le chapelain, quand elles lui parvinrent. Joyeusement ému, le jeune et vaillant seigneur fit venir le messager et lui offrit un verre du noble vin de Tokai.

C’était un aide-de-camp de Pouschaim, le meilleur général que Ferdinand eût en Hongrie, qui fit au jeune baron et à son hôte, la description de la situation déplorable des Impériaux.

Sous les ordres de Racoczy, Barkas et Bornemissa venaient de pénétrer en Hongrie, en passant par la montagne et la ville de Liptau. Kemeni, le plus capable de ses généraux, avait porté l’épouvante dans Kaschau et occupé Szements. Les Polonais de Homenay étaient anéantis, et Pouschaim, repoussé au delà de Buschau. C’étaient de mauvaises nouvelles. Tout autre que Wesseleny en eût