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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/182

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L’AMOUR CRUEL

Un homme s’avança, le même qui avait parlé à travers la fenêtre grillée.

— Je viens, noble Seigneur, prendre votre réponse.

— Je suis venu ici, répondit Wesseleny, confiant en la parole et en la noblesse d’une femme qui me semblait être la couronne de son sexe. Sans exemple, fut ma confiance, sans exemple, est sa trahison ! Actuellement, ma fidélité doit lui paraître naïve et folle, et même risible. Quoi qu’il en soit, je n’achèterai point sa main par une lâcheté. Dites-lui que je l’aime, que je l’aimais encore au moment où ma tête est tombée sur son ordre. Portez-lui mon adieu… et mon pardon.

— C’est votre dernier mot ? fit l’homme masqué.

— Oui !

— Alors, préparez-vous à mourir.

Le groupe des soldats se partagea et le bourreau parut, la hache étincelante à la main, tandis que ses valets roulaient le bloc funèbre au milieu du cachot.

Wesseleny fit une courte prière, se laissa bander les yeux et s’agenouilla.

— Réfléchissez ! Je vous le demande une fois en-