Aux débuts, il demandait la permission ; puis, ce fut elle qui l’engagea à venir.
Il se passa encore un peu de temps et Lidwine prit place à la table du staroste, joignant sa voix au rire bruyant des convives. Des têtes brillantes, des parties de traîneau, des cavalcades, des bals furent donnés en son honneur.
Une fois, seulement, elle demanda des nouvelles de son époux.
— Il vient encore de m’adresser un duplicata, répondit le staroste avec un sourire de faune.
La femme du meilleur homme de la Pologne éclata d’un rire outrageant.
Toute la noblesse des environs de Tschérin était réunie ce jour-là à la table du staroste. Lidwine, en robe de satin rose et en hermine, présidait la fête. Lorsque la gaîté et l’entrain joyeux furent à leur comble, le staroste, tout à coup, s’agenouilla devant Lidwine, lui enleva l’un de ses petits souliers, l’emplit de vin et le vida à sa santé.
La musique accompagna d’une fanfare cet acte de courtoisie chevaleresque, qui constituait une déclaration d’amour officielle.
Les cavaliers crièrent : « Vivat, kochaime, me ! » « Vivat, aimons-nous ! »