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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/224

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L’AMOUR CRUEL

Le staroste costumé en sultan, arracha son masque et prit les armes. Ses hôtes suivirent son exemple. Le tocsin sonna, des fanfares éclatèrent et, de tous côtés, les habitants accoururent, vêtus à peine, mais armés de piques et de sabres, à l’encontre des assaillants. En un tour de main, le staroste avait réuni dans la cour de son palais, serviteurs, cosaques, heiduques et invités, et les conduisait à pied dans la rue. Les assaillants arrivaient au pas de charge. Ils avaient enfoncé la porte de la ville à coups de hache, tué les sentinelles et pénétré, sans trouver de résistance, jusqu’au milieu de la ville.

Le staroste embrassa d’un coup d’œil la situation et prit tout aussi rapidement ses mesures. Il jeta les gentilshommes à l’encontre des assaillants ; lui-même sortit avec ses soldats par une porte de derrière et, après quelques détours, se trouva devant la porte de la ville, que les envahisseurs avaient insuffisamment gardée. Il n’eut pas de peine à les en déloger, fit barricader la porte et placer devant elle, la bouche tournée vers la rue, deux gros canons que l’on descendit des remparts.

Il y laissa cosaques et serviteurs, et, suivi des