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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/373

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SABBATHAI ZEWY

térieur était rose et transparent comme de l’albâtre, et le rejeta en arrière.

— Que tu es belle ! murmura-t-il. Tes cheveux sont pareils à l’ombre de la nuit ; tes yeux ont la limpidité des yeux de gazelle ; tes lèvres sont un fil de corail, et tes cils, un fin tissu de l’Inde. Je t’aime, Sarah.

— Tu m’aimes, répondit Sarah, et tu ne veux pas faire de moi ta femme ?

— Je fais de toi ma femme selon l’esprit de Dieu. Tu seras à mes côtés comme un doux supplice, je coucherai sur ton sein comme sur un lit de torture. Je loue Dieu qui m’a choisi entre mille et mille.

Durant trente jours et trente nuits, la belle Sarah tenta de séduire son mari, mais il demeura froid comme une statue de marbre. Finalement, l’espoir mourut dans le cœur de la jeune fille, comme une lampe qui s’éteint, et elle se confia à son père.

Jacob Eldavid vint trouver son gendre et l’admonesta une première fois, puis une seconde et une troisième fois.

Sabbathai souriait, alléguant la volonté de Dieu qui lui défendait d’appartenir à aucune femme.