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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/74

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L’AMOUR CRUEL

supporté par d’élégantes colonnes ioniques. Une porte y donnait accès de la chambre du czar que dissimulaient de grands rideaux. Aucun escalier n’y conduisait de la salle, le balcon planait hors de toute atteinte.

C’est par là qu’entra la czarine. Passant inaperçue et sans bruit, la tête entre les rideaux, elle embrassa d’un coup d’œil l’assemblée mouvante de ses invités, puis se retournant, appela ses femmes.

— Tous les boyards invités sont-ils ici ?

— Oui, despoïna, répondit Zoé.

— Ont-ils tous déposé leurs armes ?

— Tous, avant de pénétrer dans la salle.

— Bien, fit Narda. Que rapportent mes cavaliers ?

— Ils ont répandu ton or parmi le peuple, dit Olga.

— Et le peuple ?

— Bénit ton règne, souhaitant le voir durer toujours.

— Tous les ordres sont-ils exécutés ?

— Oui, despoïna.

— Tous mes ordres, Zoé, sont-ils exécutés ?

— Oui, despoïna.

— Es-tu prête, Tigris ?