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Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/281

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LA FEMME SÉPARÉE

me le dirais franchement, et nous nous séparerions sans colère.

— Et si je te trompais ? dis-je avec un regard faux.

— Si tu me trompais… Eh bien ! je ne te souhaite pas de faire cela, répondit Julian, très sérieux et d’une voix rauque. Je te plaindrais, dans ce cas, et je plaindrais encore plus l’homme avec qui tu me tromperais.

L’obscurité se fit à mes yeux.

— Julian ! dis-je avec effort, et je m’évanouis.

Il se leva, me regarda sévèrement, et s’écria d’un ton glacial :

— Wally, Mme de Kossow se trouve mal.

Et il quitta la chambre.

Je voulais le retenir, mais mes genoux fléchirent. — C’était sérieux, cette fois. — Mais il n’y croyait plus ; il était loin.

Je tombai à terre comme un morceau de bois.

Le matin suivant, Mezischewski, en venant me voir, rencontra Julian sur la place du Ring.

— Belle histoire, dit le Polonais. Mme de Kossow, hier… plusieurs heures… — il mentait de nouveau, naturellement… — crise dangereuse. J’ai eu peine à la rappeler à elle.

Julian pâlit.

— Je te remercie, dit-il tout ému.