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Page:Sacher-Masoch - Le legs de Caïn, 1874.djvu/194

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d’instinctive pudeur ; un amour chaste, profond, faisait vibrer tout son être. Elle reprit son récit.

VII

La nuit de Noël, Olga revenait en traîneau de Toulava, où son mari avait eu à déposer quelques papiers chez le curé, et la route passait devant la propriété de Vladimir. Un frisson la saisit quand son mari fit arrêter à la porte de la cour.

― Viens, lui dit-il, allons le prendre.

Olga ne bougeait pas.

― Tu ne veux pas ?

Elle secoua la tête.

Mihaël entra seul, puis revint au bout de quelques minutes avec Vladimir, qui salua respectueusement et monta dans le traîneau. Pendant le trajet, personne ne parla. Assise à côté de Vladimir, Olga se tenait immobile ; une seule fois un contact involontaire la fit tressaillir. Lorsqu’on fut arrivé chez Mihaël, Vladimir eut un sourire étrange en se retrouvant en face de ce château dont tous les coins lui étaient familiers.

Dès qu’il eut aidé sa femme à descendre et qu’il l’eut débarrassée de sa lourde pelisse : ― Voilà un réveillon complet, dit Mihaël en se frottant les mains ; il faut que j’aille voir ce que font les enfants. — Il sortit, la laissant avec Vladimir.

Olga se jeta dans un fauteuil et roula une cigarette. Tout à coup elle se mit à rire d’un rire nerveux.