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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/107

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SASCHA ET SASCHKA.

le lieutenant continuait à lutter contre un adversaire imaginaire.

« Là, voyez comme je m’y prends, la parade haute, et maintenant le coup d’escrime, ce coup-là porte chaque fois, et il faut qu’il porte. Soutenez votre attention et cela ira. Vous avez du courage, c’est l’essentiel. »

Quand quatre heures sonnèrent, le curé s’étendit sur le vieux divan, et bientôt s’endormit profondément. Silvaschko s’assit à son bureau et prit tour à tour un journal, un livre, une ancienne lettre, mais il lui était impossible de s’appliquer à une lecture, il laissait même éteindre sa pipe, tandis que Sascha demeurait tranquillement étendu, les mains jointes, et qu’un léger sourire errait sur son visage noble et bon. À cinq heures moins un quart, le lieutenant l’ayant éveillé, il se mit sur son séant et promena autour de lui des regards étonnés.

« Le moment serait-il déjà venu ? demanda-t-il.

— Oui, Très Révérend. »

Sascha se leva vivement et se hâta de vider un petit verre de kontuschuvka que Silvaschko venait de lui verser.

« Eh bien ! dit le lieutenant, nous serons les premiers au rendez-vous. Maintenant, du sang-froid ; mais au moment décisif montrez la plus grande ardeur. Quant au courage, certes il ne vous manquera pas. »

Karol faisait affiler ses sabres dans la cour par le vieux Valenti au moment où Kasimira s’y précipita.

« Où est mon frère ? fut la première question qu’elle adressa en arrivant hors d’haleine.