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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/155

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CHAPITRE IV

C’était par un froid jour de pluie du mois de septembre. La campagne était toute grise, derrière le rideau de larges gouttes qui tombaient Les gouttières vomissaient des cascades de boue jaunâtre ; les branches des lilas chargées d’eau s’inclinaient pesamment vers la terre ; les moineaux, le plumage hérissé, se pressaient en grelottant sur les poutres où s’appuyait la toiture. Devant la maison, le vent ridait l’eau d’une immense flaque. Sabadil était assis dans la grande salle des Ossipowitch, près du père de Mardona. Ils se taisaient tous les deux. Mardona était absente. Cela sans doute rendait Sabadil plus morose que les torrents de pluie. Il venait justement de faire la connaissance de Lampad Kenulla, le mari de la belle Sofia. C’était un gros homme flegmatique, au visage large et rouge, à l’expression plate et bête. Il s’était mis à parler avec volubilité, par politesse ;