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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/161

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CHAPITRE V

Une autre fois, Sabadil était assis chez les Ossipowitch, dans la grande chambre. Il écoutait Jehorig jouer des cymbales. Le vieux Nilko était en train de nettoyer sa pipe. Anastasie reprisait des bas, penchée sur son ouvrage et soupirant très fort, et Anuschka brodait une chemise pour sa sœur. Celle-ci était absente.

Bientôt arriva un homme qui attira immédiatement l’attention de Sabadil, ou, pour mieux dire, il n’arriva pas. Il se contenta de passer son nez, un long nez pointu, par la fente de la porte ; ce nez fut suivi de sa tête : un crâne chauve, un visage aux yeux clignotants, et des oreilles ornées d’épais anneaux en argent.

« Tiens ! Sukalou ! » s’écria Jehorig.

Tous sourirent : Anuschka, d’un air étonné ; sa mère, avec un regard terne. Le vieil Ossipowitch lui-même sourit, et, qui plus est, il parla :