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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/222

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CHAPITRE XII

Sabadil était à présent plus souvent chez Mardona que chez lui. Il ne vivait plus lorsqu’il ne voyait pas la Mère de Dieu, lorsqu’il n’entendait pas sa douce voix, lorsqu’il ne sentait pas la main de la jeune fille lui caresser le front avec tendresse. La Mère de Dieu et le paysan de Solisko s’aimaient depuis le moment où ils s’étaient rencontrés pour la première fois dans la forêt solitaire, avec cette différence que Sabadil éprouvait pour la jeune fille une violente passion et qu’il la désirait avec ardeur, tandis que celle-ci l’aimait d’un amour calme, plaçant entre elle et lui le ciel et les devoirs auxquels elle se croyait appelée. Pour Sabadil, Mardona était une image pure, couronnée d’une auréole, et tenant un lis ouvert dans sa main blanche. Il lui appartenait tout entier. Elle, Mardona, n’était pas à Sabadil.

La Mère de Dieu, étendue dans son fauteuil, con-