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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/257

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CHAPITRE XVI

C’était la foire de Kolomea. Les parents de Nimfodora s’y étaient rendus à cheval. Elle était seule au logis. Elle s’était établie près du foyer, où brillait un grand feu, et travaillait à un filet de pêcheur. Elle n’entendit pas qu’on marchait derrière elle ; elle ne vit pas que quelqu’un étant entré dans la chambre s’était arrêté à ses côtés ; elle pensait, elle rêvait comme à l’ordinaire, et ce ne fut que lorsqu’une voix forte et gaie lui souhaita le bonjour, qu’elle tressaillit et sortit de sa somnolence. Elle leva les yeux. Sabadil était devant elle et lui souriait. Toute autre fille se fut effrayée ou eût rougi ; Nimfodora ne se montra ni étonnée ni effarouchée ; elle n’eut l’air ni joyeux ni fâché. Sabadil lui prit la main : elle la lui abandonna ; il l’embrassa : elle le laissa faire. Puis elle baissa la tête de nouveau et se remit à son ouvrage.