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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/287

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LA MÈRE DE DIEU.

les et anéantissez-les comme des loups, de misérables bêtes fauves.

— À quoi songez-vous ? demanda Sabadil. Voulez-vous tuer tous ceux qui ne partagent pas votre croyance ?

— Ce ne sont pas des gens d’une autre croyance, repartit Barabasch : ce sont des blasphémateurs, des impies.

— Tu as raison, Barabasch, repartit Mardona, ce sont des pécheurs que Dieu a livrés entre mes mains. Je les jugerai, et les condamnerai.

— Êtes-vous fous ! s’écria Sabadil. Mardona, es-tu possédée du diable ?

— Que dit cet insensé ? interrompit Kenulla.

— Il blasphème ! » cria Barabasch.

Mardona se leva et étendit le bras entre les antagonistes.

« Taisez-vous immédiatement, ordonna-t-elle.

— Non, je ne me tairai pas » reprit Sabadil.

Dans ses yeux luisaient des éclairs de haine contre Mardona.

« Oubliez-vous donc, misérables égarés, qu’il y a des lois qui protègent notre prochain aussi bien que vous-même ? Mettez la main sur vos ennemis, tuez-les, et l’on dressera des potences à votre intention, scélérats, infâmes, assassins !

— Il blasphème ! crièrent plusieurs Duchobarzen d’une seule voix.

— Lapidez-le ! hurla Barabasch.

— Oui, lapidez-le ! »

— Silence, commanda Mardona. Dieu vous punira,