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Page:Sade, Bourdin - Correspondance inédite du marquis de Sade, 1929.djvu/249

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MARQUIS DE SADE — 1782
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quand il les voudra ? Il serait désagréable d’avoir fait un abonnement régulier pour que l’ouvrage ne fût pas complet. Comme vous n’avez pas le temps de faire tout cela, donnez-le à mademoiselle de Rousset, elle le mettra en ordre et cela l’amusera et l’empêchera de s’ennuyer. Du caractère dont vous la connaissez, l’esprit lacostain ne lui est pas d’une grande ressource, et je voudrais bien la conserver dans ce pays-là pour quand j’irai, car je ne puis vous exprimer comme j’aime sa société et combien je regrette qu’elle m’ait quittée. J’espère bientôt voir M. de Sade et ne vous oublirai point auprès de lui. Ce 8 avril 1782……


La marquise partage l’avis de mademoiselle de Rousset sur les Provençaux. M. de Sade désire, comme elle, que la demoiselle accepte un logement au château. (Sans date).

Je viens d’écrire, mademoiselle, à M. le’avocat de vous offrir ma bourse, et je ne doute pas qu’il ne le fasse puisqu’il a eu l’honnêteté de vous offrir la sienne……

Il y a longtemps que je suis de votre avis, l’on est bien malheureux d’avoir des démêlés avec des Provençaux. Qu’appelez-vous : ma lettre lue en plein consistoire ? Avant que de vous la donner, est-ce que Gaufridy l’avait lue devant du monde ? Si cela était, je lui écrirais pour lui signifier que mes lettres ne sont pas faites pour être lues en public. Cela est si singulier que je ne le puis croire et vous prie de me marquer cela très clair.

Or donc, mademoiselle, vous persiflez très bien vos amies. Moi, pauvre créature, écrivant humblement et pensant terre à terre, je m’aperçois cependant très bien quand vous vous divertissez à mes dépens ; mais, bien loin de m’en fâcher, je vous en aimerais davantage s’il était possible que mon attachement pût s’accroître et qu’il ne fût pas déjà depuis du temps à son comble……

J’ai vu la dame du Luxembourg[1], elle m’a dit qu’elle allait demander une permission pour le voir. Qu’est-ce que cela veut dire ?

J’ai vu M. de Sade, à qui j’ai remis votre lettre où il apprend les désastres de la Coste. Il me charge expressément d’employer tous les moyens pour vous engager à accepter un logement à la Coste. Il doit vous en écrire. Il veut que je vous envoie toutes les clefs, vous priant de ne parler à personne que vous les ayez et d’être seule quand vous y entrerez, partout, sans excepter la cachette dont il ne veut point vous parler dans la lettre qu’il doit vous écrire et que je vous ferai passer exactement dès que je l’aurai reçue……

  1. Probablement la présidente. L’hôtel des Montreuil se trouvait dans la rue Neuve-de-Luxembourg.