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Page:Sade, Bourdin - Correspondance inédite du marquis de Sade, 1929.djvu/458

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CORRESPONDANCE INÉDITE DU


sieur David Émeric m’a donné plus de moitié d’écus dont personne ne veut à Paris.

Je vous salue fraternellement. Sade.

Le 21 messidor, l’an IV.

Si, malheureusement, à celle-ci vous alliez me répondre : « Eh bien ! monsieur, cherchez une autre voie, je ne veux plus vous faire passer de l’argent ! », alors je serais très convaincu de ce dont je ne fais que douter, et je me dirais : « MM. Archias et Perrin ont donc bien constamment tort, puisqu’ils se fâchent, et ils me trouvent très extraordinaire de ne vouloir pas me prêter à leurs spéculations ! »

C’est une vermine bien insolente que ces petits rentiers obscurs, n’est-ce pas, monsieur Mondor ? Ils n’ont que le petit mauvais esprit de ne vouloir pas être dupes et de tels sots sont bien ennuyeux !

J’ai l’honneur de vous saluer de tout mon cœur, monsieur.

Je vous prie de ne pas perdre une minute et me faire passer mes huit cents francs.


Copie de la réponse d’Archias à la lettre ci-dessus.

Malgré que nous ayons lieu de présumer que M. de Sade était dans le vin ou dans le délire lorsqu’il nous a écrit la lettre que nous lui renvoyons ci-joint, et que, sous ce rapport, nous ne devrions pas nous en occuper, nous voulons cependant bien lui répondre, afin que, si par hasard notre lettre lui parvient dans un des moments où il peut faire usage de sa raison, il soit honteux de nous avoir écrit en termes si indécents. S’il en était autrement, nous en conclurions que M. Sade n’est qu’un fou ou un sot.

M. Sade voudra bien se persuader que nous ne sommes ni les agents ni les valets de personne, que, pour obliger M. Gaufridy, pour qui nous avons toute estime et considération bien méritée, et non pour M. Sade, que nous connaissons de très ancienne date, nous avons bien voulu faire compter à Paris les quatre cents et huit cents livres dont s’agit, et qu’imaginer que nous ayons des idées aussi étroites et si peu de moyens pour nous occuper de spéculer sur l’intérêt de dix-huit jours sur une somme aussi modique, ne peut être qu’une des mille rêveries dont le cerveau extravagant de M. Sade fourmille.


Le marquis affirme à Charles Gaufridy que ce ne sont pas les patriotes, mais les aristocrates, qui l’ont fait arrêter sous Robespierre. (27 messidor).

……Je vous prie de croire, citoyen, que mon fils ose se présenter partout, et partout la tête très haute ; qu’en conséquence l’expression dont vous vous servez : « S’il n’ose pas venir à Apt », est extrêmement déplacée. Tout