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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/125

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sance sur laquelle je devrais compter, si vous étiez ma femme légitime. Vous serez nourrie, vêtue, etc. et vous aurez cent francs par mois pour vos fantaisies ; cela est médiocre, je le sais ; mais à quoi vous servirait le surplus dans la retraite où je suis obligé de vous tenir, d’ailleurs j’ai d’autres arrangemens qui me ruinent. Vous n’êtes pas ma seule pensionnaire… c’est ce qui fait que je ne pourrai vous voir que trois fois la semaine, vous serez tranquille le reste du tems ; vous vous distrairez ici avec Rose et la vieille Dubois, l’une et l’autre dans leur genre ont des qualités qui vous aideront à mener une vie douce, et sans vous en douter, ma mie, vous finirez par vous trouver heureuse ».

Cette belle harangue débitée, monsieur de Mirville se coucha, et m’ordonna de prendre ma place auprès de lui. — Je tire le rideau sur le reste, madame, en voilà assez pour vous faire voir quel était l’affreux sort qui m’était destiné ; j’étais d’autant plus malheureuse qu’il me devenait im-