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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/135

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fort vîte, mais ce ne fut pas sans être vu. Rien ne peut rendre l’accès de colère dans lequel Mirville tomba sur-le-champ ; sa canne fut la première arme dont il se servit, et sans égard pour ma situation, sans approfondir si j’étais coupable ou non, il m’accable d’outrages, me traîne au travers de la chambre par les cheveux, me menace de fouler à ses pieds le fruit que je porte dans mon sein, et qu’il ne voit plus que comme un témoignage de sa honte. J’allais enfin expirer sous les coups dont je suis encore toute meurtrie, si la Dubois n’était accourue et ne m’eut arrachée de ses mains. Alors sa rage devint plus froide… Je ne l’en punirai pas moins cruellement, dit-il,… qu’on ferme les portes… que personne n’entre, et que cette prostituée monte à l’instant dans sa chambre… Rose qui avait tout entendu, fort contente d’échapper, par cette méprise, à ce qu’elle méritait seule, se gardait bien de dire un mot, et la foudre n’éclata que sur moi…

Je fus bientôt suivi de mon tyran, ses