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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/151

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et de pomponner vos chevaux, et les mendians, malheureuse excrécence de tous ces abus, ne fatigueront point vos regards ; mais ne les bannissez pas, ne les molestez pas par une pitié barbare et insultante, ne les engouffrez pas comme des cadavres dans des sépulchres d’horreur et de fœtidité ; songez qu’ils sont hommes comme vous, que le même soleil les éclaire et qu’ils ont droit au même pain… Vous ne voulez pas de mendians ! n’engloutissez pas dans la capitale les ruisseaux d’or de vos provinces, que la circulation soit libre, et la dose du bonheur équitablement répartie sur chaque citoyen, ne vous montrera plus, l’un au pinacle et l’autre sous les haillons de la misère ; et pourquoi faut-il qu’il y ait une partie des hommes qui régorge d’or, tandis que l’autre n’a pas même l’usage de ses premiers besoins ; pourquoi faut-il qu’il n’y ait que deux ou trois belles villes en France, pendant que l’infortune dépeuple ou dévaste les autres ?…

Vous ressemblez à ces enfans qui mettent