Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien plus expressive par ce silence du sentiment, que par toutes les phrases de l’esprit. Madame de Blamont l’a relevée, l’a embrassée de tout son cœur, et l’a fait asseoir auprès d’elle ; elle est faible, elle est pâle, mais d’un bien puissant intérêt dans cet abbattement — elle est plus jolie que vous, a dit en riant madame de Blamont à sa fille… Ah ! puisse-t-elle devenir plus heureuse, a répondu Aline en l’embrassant. Elle a soupé ce soir avec nous, et son maintien, son air, sa décence nous ont enchanté tous. Mais comme j’ai des choses d’un bien autre intérêt à te dire, trouves bon que nous laissions un moment Sophie, pour reprendre l’histoire de ses persécuteurs.

Il était impossible de trouver un meilleur moment pour séduire la vieille Dubois, et pour démêler, par elle, tout le nœud de cette infâme intrigue… chassée, congédiée elle-même, le dépit, le besoin l’ont jetée dans les lacs de Saint-Paul, et sous le prétexte de la présenter, comme sa pa-