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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/208

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faire voir à Sophie ; elle lui a proposé de chercher une maison à Orléans, de la défrayer de tout, jusqu’à ce qu’elle l’eût trouvée, avec une gratification de vingt-cinq louis, payable sur-le champ. La Dubois enchantée a comblé madame de Blamont de remercîmens. Saint-Paul est parti dès le même soir pour la conduire à Orléans, où elle a été placée peu après.

Tu conçois aisément, mon cher Valcour, sur quel être se sont aussi-tôt tournés les premiers transports de madame de Blamont ? elle pouvait à peine terminer ce qui regardait la Dubois ; elle brûlait d’être auprès de Sophie… Ô toi ! dont la mort m’avait coûté tant de larmes, s’est-elle écriée, en se précipitant dans les bras de cette intéressante créature… Tu m’es rendue ! ma chère fille…, et dans quel état, grand Dieu ! — Vous ma mère !… Oh ! Madame ! est-il vrai !… — Aline, partage ma joie… embrasse ta sœur…, le ciel me la rend…; elle me fut enlevée au berceau…, et par qui ? rien ne peut exprimer ce que j’éprouve.