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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/274

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sort des plus avantageux ; mais qu’il avait affaire à une femme pigrièche, qui se déclarait contre l’établissement qu’il projettait pour cet enfant, parce qu’il s’agissait d’aller aux indes ; que ne voulant, ni faire perdre à sa fille le riche mariage qu’il lui destinait, ni heurter de front les volontés de sa femme, il avait imaginé de faire passer cette petite fille pour morte, de l’élever secrètement loin de Paris, et de ne déclarer la fraude à sa femme que quand la jeune personne serait mariée ; mais que le consentement de la nourrice était nécessaire à la réussite de son projet ; qu’il lui demandait donc avec instance de ne pas s’opposer à une légère ruse, dont il ne devait résulter qu’un bien ; que, elle, ne voyant rien à cela contre sa conscience, avait consenti à répandre le faux bruit de la mort de cette Claire, moyennant que le président la dédommagerait, ce qu’il avait fait sur-le-champ, par un présent de cinquante louis, et que