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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/294

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de la conduire… C’est un trésor que cette charmante Augustine… Il y a là tout ce qu’il faut pour réussir, ne t’en inquiètes pas, je t’en conjure, tout est perdu si tu t’en charges ; tu n’entends rien au grand art d’échauffer une jeune tête. Cette science sublime qui nous rend maître des ressorts de l’ame par l’influence des passions, qui nous enseigne à mouvoir tour-à-tour celle qui doit produire un effet désiré ; cette étude savante du cœur humain qui nous en développant les plis les plus secrets, nous montre en même-tems sur quelle touche il est bon d’appuyer, les différens usages qu’on doit faire de la louange et de la flatterie ; l’indulgence qu’il faut avoir encore pour de certains préjugés ; le genre de ceux qui ne nuisent pas, l’espèce de ceux essentiels à déraciner, les nouvelles lumières qu’il faut jetter sur tous les objets ; la philosophie qu’il faut répandre, la sorte de délicatesse bonne à mettre en œuvre en raison de l’âge ; du sexe