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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/338

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pas à tout perdre pour un instant de satisfaction, qui ne servirait peut-être qu’à nous replonger dans un abyme de tourmens et de maux… Oh mon ami ! pardonnez-moi… Je sens bien que je vous rends malheureux, aimez-moi assez pour me dire que non…, pour m’assurer que vous avez déjà fait le sacrifice de cette extravagance… Oui, dites le moi, j’aime mieux que la victoire soit le fruit de votre raison que de mes argumens, à côté du bien que je fais, je n’aurais pas du moins le chagrin d’imaginer que je vous tourmente, ma jouissance sera tout entière, je serai sûre que vous avez été raisonnable par le seul effet de vos réflexions, et je n’ai pas la douleur de déchirer votre ame en vous écrivant les miennes.