Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ce qu’il fallait être pour vous mériter, et j’aimai mieux vous laisser croire que j’en étais digne, que de vous montrer votre erreur. — Maintenant vous exigez des aveux que je voulais taire ; ne vous en prenez qu’à vous, s’il s’y rencontre des motifs de me moins estimer, et que ma franchise ou mon obéissance me fasse retrouver dans votre cœur ce que la vérité m’y fera perdre. Toutes mes fautes précèdent l’instant où je vous ai vue pour la première fois. Hélas ! c’est mon unique excuse ; je n’ai plus connu que l’amour et la vertu depuis cette heureuse époque, et comment eussé-je osé depuis souiller par des écarts le cœur où régnait votre image ?

Histoire de Valcour.


Je vous parlerai peu de ma naissance ; vous la connaissez : je ne vous entretiendrai que des erreurs où m’a conduit l’illusion d’une vaine origine dont nous nous enorgueillissons presque toujours avec d’autant moins de motifs, que ce bienfait n’est dû qu’au hasard.