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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/60

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au moins quelque connaissance de ce qui pouvait me revenir. J’obtiens un congé, et j’y vole.

La magnificence de la ville de Lyon, qui se trouvait sur mon passage, m’engagea pour l’admirer à y séjourner quelques semaines : le hasard qui m’y fit rencontrer d’anciennes connaissances, acheva d’assurer et d’égayer ce projet, et nous y partagions ensemble les plaisirs qu’offre cette fière rivale de Paris, lorsqu’un soir, en sortant du spectacle, un de mes amis me nommant très-haut par mon nom, me proposa d’aller souper chez l’intendant, et se perdit dans la foule avant que j’eusse le temps de lui répondre.

À ce nom de Valcour, un officier vêtu de blanc, et qui paraissait sortir du même endroit que nous, m’aborde le chapeau sur les yeux, et me demande avec beaucoup de trouble s’il a bien entendu, et si c’est bien Valcour que l’on me nomme. Peu disposé à répondre honnêtement à une question faite avec tant de brusquerie et de hauteur, je lui demande fièrement à-mon tour, quel est le besoin qu’il a d’éclaircir un tel fait ? Quel besoin, Mon-